XIXe siècle (lots 30-58)
8 lettres autographes signées à son ami Gustave Geffroy. 1890-1916.
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Description
Monet, Claude
8 lettres autographes signées à Gustave Geffroy.
Giverny 23 mars 1890-4 juin 1916.
18 pages ½ in-4 ou in-8 (de 210 x 134 à 165 x 103 mm), au crayon ou à l’encre violette, enveloppes dont une avec un cachet de cire rouge monogrammé, une lettre sur papier deuil, 5 feuillets à en-tête imprimé de Giverny.
Belle correspondance à l’historien et critique d’art Gustave Geffroy.
Monet l'entretient d’affaires intimes ou artistiques, dont la donation d’Olympia, évoque des amis communs comme Octave Mirbeau, Maurice Rollinat, Georges Clemenceau, Camille Pissarro. Il donne des nouvelles de sa famille et suggère à son ami de venir voir son jardin, si beau au printemps.
- Giverny, dimanche 23 mars [1890]. Relative aux démarches tentées auprès du directeur des Beaux-arts (Gustave Larroumet) et du ministre des Beaux-arts (Léon Bourgeois) pour la donation d’Olympia à l’État. Monet s’inquiète de ne pas avoir de nouvelles de Camille Pelletan qui a dû intervenir auprès du ministre. "Laisser traîner ainsi les choses ne peut qu’être mauvais à notre cause, d’autant que Larroumet doit maintenant savoir les démarches qui ont été faites auprès du nouveau ministre".
- Giverny, 26 mars 1891. À propos de démarches pour son fils Jean qui effectue son service militaire. Après un congé obtenu pour raison de santé, le jeune homme n’a été ni examiné ni questionné par le médecin sur sa maladie et un rapport sans doute peu favorable risque d’être rédigé. "J’écris à Clemenceau pour tenter une dernière demande espérant que s’il veut pour moi la faire personnellement il obtiendra la faveur demandée puisque c’est bien une faveur, autrement il est évident que Jean tout à fait malade n’aurait besoin d’aucun appui. […] Influencez Clemenceau et écrivez-moi ce qu’il aura dit et fait".
- Giverny, 24 avril 1891. À propos d’une prochaine visite de Geffroy à Giverny. Monet va écrire à Mirbeau pour lui préciser la date. "Tâchez de venir le plus tôt possible pour avoir un peu de jours. Amitiés".
- [Rouen], samedi soir [29 avril 1892]. Il lui demande de l’excuser auprès de Rollinat, expliquant qu’il est installé à Rouen depuis une semaine. "J’y ai été très dérangé par beaucoup de choses et par le temps. Enfin très dérouté comme lorsque que je fais du nouveau, avec cela je n’ai que pour très peu de temps la permission de peindre à une fenêtre devant la cathédrale que je tiens à faire il ne faut donc pas que je puisse m’interrompre. Je suis venu ici ce soir pour passer la journée de demain avec Jean (mon fils) qui part lundi pour l’Alsace et il me faut rentrer […] J’ai vu Mirbeau hier à Rouen je lui avais presque promis de venir demain mais il n’y a pas moyen".
- 25 mai 1900. Il va prochainement envoyer une aide à un ami de Geffroy, et encourage celui-ci à venir à Giverny : " Je vous plains d'être obligé de tant trimer à l’exposition, c'est si beau à la campagne, je voulais vous écrire pour que vous veniez voir le jardin si beau en ce moment, ça vaut le voyage et, dans 15 jours au plus, ce sera passé. Je travaille avec de plus en plus d'ardeur. Écrivez-moi et dites quand vous venez".
- 27 mars 1904. Peu de temps avant l’ouverture de l’exposition posthume des œuvres de Pissarro [décédé le 13 novembre 1903] qu’il organise chez Durand-Ruel et de celle de ses propres toiles londoniennes chez le même galeriste. Très affairé, il propose à Geffroy de se retrouver entre le 6 et 8 avril, et lui demande de se libérer pour le vernissage. "Je me débats toujours avec mes toiles de Londres que j’expose en mai et sur lesquelles je serais si curieux d’avoir votre avis car j’ai peur que ce soit bien mauvais. Un jour j’en suis content pour les trouver infectes le lendemain".
- 30 mai 1910. Alice est atteinte de leucémie [elle succombera un an plus tard]. "Depuis le mois de février j’ai eu ma femme malade, entre la vie et la mort, et c’est miracle qu’elle ne soit pas partie. Une maladie terrible très rare pourtant, que les plus grands médecins ne parviennent pas à guérir (leucémie myéloïde) et dont ils ignorent les causes. Il n’y a que depuis peu d’années que grâce à la radiothérapie (rayon X) on est parvenu à éviter la mort. Mais on ne peut guérir. C’est atroce et vous devez penser ce qu’est ma vie depuis cela".
- 4 juin 1916. Il envoie une participation de 50 frs. à faire parvenir à M. Bochard. "Comme vous le pensez bien on s’adresse souvent à moi pour toutes sortes de secours et de souscription mais je préfère vous envoyer cette petite somme, plutôt que de demander encore soit à Wolff ou à Fabre, d’autant que je ne les connais pas". Quelques mois auparavant, Monet avait déjà sollicité Émile Fabre pour secourir Louis Bochard, jeune artiste peintre dans la misère que lui avait recommandé Geffroy.
Ancienne collection André Barbier (pour les 4 dernières lettres).
D. Wildenstein. Catalogue raisonné, IV. Lettres 1557 (25 mai 1900), 1717 (17 mars 1904), 1925 (30 mai 1910) et 2185 (4 juin 1916).
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