XIXe siècle (lots 30-58)
Lettre autographe signée à Georges de Bellio, 11 novembre 1891. Relative aux tableaux du collectionneur.
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June 18, 12:37 PM GMT
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Description
Monet, Claude
Lettre autographe signée à Georges de Bellio.
Giverny, 11 novembre 1891.
5 pages in-8 (178 x 112 mm), à l’encre violette sur papier teinté.
Longue lettre à son ami collectionneur, à propos de la revente de tableaux.
Bellio s’étant étonné de voir Monet exercer une sorte de tutelle sur ses œuvres, le peintre lui reproche de ne pas l’avoir informé de son intention de se défaire de certaines toiles mais surtout s’inquiète du nouvel acquéreur.
"Je n’ai jamais eu la prétention, en vendant mes toiles de garder la moindre tutelle sur elles, et il va de soi, que l’amateur achetant des tableaux a le droit d’en disposer et de les vendre à qui bon lui semble. Tout cela est entendu, mais entre nous il y a plus que le peintre et l’amateur, il y a une vieille amitié. C’est à l’ami que je me suis permis de reprocher qu’il pourrait penser que peut-être certaines toiles vendues forcément dans de durs moments me seraient agréables à ravoir. De même, si j’avais été prévenu de vos intentions, j’aurais pu vous guider dans notre intérêt comme dans le mien. C’est justement parce que je sais et votre amitié et votre admiration, que la nouvelle annoncée par Perhinderion [?] m’a arraché cette exclamation toute naturelle (comment Bellio vend ses tableaux) tant ma surprise était grande. […] Je fais une grande différence entre vous et le commun des amateurs si cela vous choque c’est que je me suis trompé sur nos relations passées cependant si amicales. Vous comprenez bien mon cher Bellio que si vous m’aviez prévenu de vos intentions, je n’aurai certes rien fait pour vous en détourner loin de là, je vous aurais simplement dit montrez-moi donc le choix des toiles que vous comptez vendre et si une ou deux qu’elles aient été achetées par vous à l’hôtel à moi ailleurs m’avaient plu soit comme souvenir ou comme spécimen d’ancienne manière de peindre, je vous aurais naturellement demandé de me les réserver et j’ai la conviction qu’il nous était facile de nous entendre. […] Il ne s’agit donc pas de droit pas plus pour vous que pour moi, et je trouve que vous avez grandement raison d’épurer et de compléter votre collection".
Et il ajoute en post-scriptum : "Et puis ça m’irrite de savoir vos toiles passées chez ce pignoufe".
Georges de Bellio répondra à Monet dès le lendemain pour le rassurer au sujet de cette annonce faite par un "imbécile", affirmant qu’aucune toile importante du peintre ne sortira jamais de sa collection (le brouillon de cette réponse est aujourd’hui conservé au musée Marmottan).
Non cité dans Wildenstein.
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