View full screen - View 1 of Lot 59. Correspondances adressées à Amrouche par Bosco, Pierre Emmanuel, Jouhandeau, Jouve, Martin du Gard, Paulhan et Jules Roy..

De la collection Pierre Amrouche et Suzanne Amrouche-Molbert (lots 59-81)

[Amrouche, Jean] ─ Henri Bosco, Pierre Emmanuel, Jouhandeau, Jouve, Martin du Gard, Paulhan et Jules Roy

Correspondances adressées à Amrouche par Bosco, Pierre Emmanuel, Jouhandeau, Jouve, Martin du Gard, Paulhan et Jules Roy.

Lot closes

June 18, 12:59 PM GMT

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3,000 - 5,000 EUR

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2,800 EUR

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Lot Details

Description

[Amrouche, Jean] ─ Henri Bosco, Pierre Emmanuel, Jouhandeau, Jouve, Martin du Gard, Paulhan et Jules Roy

147 lettres adressées à Jean Amrouche.

1939-1962.


Intéressant ensemble de plusieurs correspondants et amis d’Amrouche, qui collaborèrent pour la plupart à La Tunisie Française Littéraire ou à L’Arche, certains participant à ses émissions radiophoniques


Issu d’une famille kabyle, établie à Tunis dans le Protectorat français de Tunisie quelques années après sa naissance, Mouhoub-Jean Amrouche (1906-1962) poursuit une brillante carrière littéraire et radiophonique, d’abord à Alger puis à Paris, fondant notamment la revue L’Arche à la veille de la Libération, et inventa un nouveau genre radiophonique avec une série de grands Entretiens qu’il mena notamment avec Giono, Mauriac, Claudel et André Gide.


BOSCO, Henri. 30 lettres autographes signées, 1941-1948 et sans date (environ 70 pages in-4 ou in-8, quelques enveloppes).

Correspondance amicale et littéraire écrite du Maroc où Bosco s’est établi en 1931. Où il est question de poésie, de conférences littéraires, de ses œuvres (dont Hyacinthe, Chella, Le Mas Théotime "toujours fini, jamais fini" écrit-il en juillet 1941), d’envois de textes pour la T.F.L. (La Tunisie Française Littéraire) puis pour L’Arche, d'amis communs comme Armand Guibert, Jean Denoël, Max-Pol Fouchet, Emmanuel Mounier ou André Gide ─ qu’il reçoit à Rabat ─, de son travail de professeur de lettres. Il félicite souvent son ami pour la force et la passion qui l’anime : "l’homme doit être de feu, sous peine de ne pas être". "Je suis d’avis que les seules publications admissibles, au milieu du grand cataclysme, ce sont les œuvres réelles, qui affirment, qui imposent, qui exaltent, et non pas les écrits de discussion". Quelques lettres sont à l’en-tête de la Société des Amis des Lettres et des Arts dont Bosco s’occupe de 1936 à 1944. La dernière lettre datée (Tunis 30 mars 1948) est adressée à Amrouche, gérant des éditions Charlot, à Paris. Sur un ton quelque peu cérémonieux, Bosco explique qu’en raison des difficultés de Charlot, il a délégué la prise en charge de tout litige à ses avocats.

Joint : lettre de Madeleine Bosco, Rabat 21 octobre 1941, prospectus de l’Académie de la ballade française pour les "Journées du livre 1942" et une enveloppe à l’adresse de Amrouche à Tunis ayant contenu les lettres de Bosco.


EMMANUEL Pierre, Noël Mathieu dit. 13 lettres dont 11 autographes, signées, 1941-1942 et sans date (23 pages in-4, une enveloppe).

Lettres amicales de celui qu’Amrouche salua en 1941 comme "le plus grand poète actuel aux côtés de Patrice de la Tour du Pin" dans La Tunisie Française Littéraire. Elles parlent de foi, de poésie ("je voudrais que ma poésie fut l’un des instruments de notre rédemption"), Pierre Emmanuel réclamant de l’honnêteté dans les retours d’Amrouche sur ses textes. Il se donne pour maîtres Jouve, Hölderlin et Novalis. Le 5 janvier 1942, il justifie le choix de son pseudonyme ("une réaction contre ma famille, le désir de naître à moi-même, et aussi le double symbole d’une vie à la fois ouverte et fermée, donnée et refusée, visitée et exclue"). Joint : poème dactylographié "Otages" et une enveloppe à l’adresse tunisienne de Amrouche ayant contenu les lettres de ce correspondant.


JOUHANDEAU, Marcel. 11 lettres autographes signées dont une avec note autographe signée, 1949-1959 (env. 20 pages in-8 ou in-12, dont une carte postale avec vue du village de Mariol).

Il est question d’émissions radiophoniques, parfois refusées ("Je me contente d’écrire"), de rendez-vous, de ses livres dont Pur Amour : "Votre lettre me cause une grande émotion. Le livre dont vous me parlez a pour moi l’importance d’un événement miraculeux qui m’aurait changé en étoile" ; cette lettre, datée du 6 août 1955, est accompagnée d’une notice autobiographique, demandée par Amrouche, principalement consacrée aux années d’enfance et de jeunesse de Jouhandeau qui renvoie au livre d’Henri Rode pour la chronologie de ses publications. En 1959, il parle d’André Gide et de la justesse de ce qu’Amrouche a écrit au moment de la mort de l’écrivain, de Roger Martin du Gard, de Jacques Chardonne qui s’opposerait à la publication de son Journal sous l’Occupation.


JOUVE, Pierre-Jean. 11 lettres autographes ou tapuscrites, signées, 1942-1962 (14 pages in-4 ou in-8, 3 enveloppes). Relative à leur collaboration sur divers projets et réalisations.

Le 3 juin 1946, Jouve se dit satisfait de leur entretien : "nous étions là des frères de pensée et de cœur". Il recommande le poète belge Robert Guiette, évoque ses conférences réunies sous le titre Apologie du poète ainsi que sa traduction des Sonnets de Shakespeare (1956). Dans la dernière lettre, datée du 21 mars 1962, il parle de la situation en Algérie, souhaitant qu’on puisse écraser l’O.A.S., tuer Salan et balayer ces parlementaires de quatre sous.


MARTIN DU GARD, Roger. 8 lettres autographes signées, 1946-1952 (14 pages in-8).

Il décline l’idée d’une commémoration, avouant "faire l’ours", et à plusieurs reprises refuse de participer à des entretiens radiophoniques. En 1946, il recommande le premier roman de la poétesse belge Hélène Du Bois. Il est question d’André Gide, envoyant un topo improvisé ("Vous en ferez l’usage que vous jugerez bon") et évoquant en 1949 la grave intoxication hépatique de l’écrivain, soigné à la pénicilline qui lui aurait rendu sa vitalité cérébrale, ou encore en 1951, commentant un différend ancien entre Gide et Amrouche : "Vous n’avez pas encore l’âge où ces réminiscences stériles et ces âcres ruminations sont excusables. Vous êtes dans la période féconde de la maturité, en pleine action… À quoi bon regarder en arrière".


PAULHAN, Jean. 33 lettres autographes ou dactylographiées signées, 1945-1962 (35 pages in-8, in-12 ou in-16, nombreux feuillets à en-tête de la NRF, 3 enveloppes).

Correspondance concernant principalement la revue fondée par Amrouche qui a sollicité Paulhan pour faire partie du comité de rédaction de L’Arche. Recommandations, demandes d’épreuves et d’exemplaires, propositions de collaborateurs, etc. Paulhan juge Camus et Sartre "très bien" et suggère de ne pas oublier Henri Thomas. Au moment des difficultés rencontrées par Edmond Charlot, éditeur de la revue, il met en garde Amrouche sur ses ambitions éditoriales, évoquant les risques encourus, l’impossibilité de poursuivre toute œuvre personnelle. Il lui reproche en 1947 d’avoir contacté Florence Gould pour un prêt financier sans l’en avoir informé auparavant. Joint : - Note autographe signée de son paraphe. - Dactylographie signée d’une lettre aux membres du Comité national des Écrivains, 15 mai 1945, à propos de la polémique qui l’oppose à Aragon. - Lettre aux membres du C.N.E., 6 juillet 1947, sur l’épuration (texte autographié en facsimilé). – Prospectus pour la parution de la 45e épitre de Paulhan au C.N.E.


ROY, Jules. 41 lettres autographes signées, 1939-1955 et sans date (env. 90 pages in-4 et in-8, 3 enveloppes).

Importante correspondance d’un ami proche d’Amrouche. Né en Algérie, séminariste puis officier dans l’armée de l’air, servant dans la R.A.F. à partir de 1943, se consacrant à la littérature à partir des années 50, Jules Roy parle de poésie, de conférences littéraires, d’articles et de publications de La Tunisie Littéraire Française dont un extrait de son Carnet de vol en 1941, et très souvent de l'amitié qui les unit. 27 décembre 1941 : "Je voudrais que tu perdes vis-à-vis de nous, au moins, le désenchantement que tu éprouves à te sentir isolé, incompris. Il y a entre nous deux des résonnances communes". Et en janvier 1942, après avoir passé plusieurs jours ensemble : "ce séjour près de toi c’est un grand sentiment de confiance, de force, d’espoir aussi. Tant qu’il y aura des amis comme toi la vie sera possible". Mais Jules Roy reproche parfois à son ami certains silences ("J’avais besoin d’un signe de toi comme on a faim ou soif"), de l’avoir laissé "sans secours humain quand j’en avais un si grand besoin" (10 février 1945). Les lettres datant de 1945 sont particulièrement émouvantes, Jules Roy y confiant son ressenti des années de guerre et des nombreuses missions aériennes qu’il mena : il parle de l’héroïsme qui n’est beau que de loin, de la confrontation avec la mort, de la solitude des pilotes de guerre, de la tristesse qui le gagne devant la situation à la Libération. "Nous avons fait une guerre de cinq ans pour arriver à ce mépris de l’homme. Tant de risques courus, tant de morts consenties pour une si lente évolution du bonheur de l’humanité, tant d’efforts et de vraie générosité, du côté de la vraie France, pour une telle déformation de la pensée française et de notre haine de l’esclavage" (7 juin 1945). À la suite d’un conflit entre eux, non réglé ("une heure de franche discussion sans âpreté vaudra mieux que ces lettres. Après quoi, si tu veux tu pourras signer le dernier coup de glas", lettre du 6 août 1946), un fossé se creuse progressivement entre les deux amis, Jules Roy évoquant la dureté et la hargne qu’Amrouche a manifesté à son égard et son "orgueil démoniaque". Mais cette rupture ne fut cependant jamais réellement consommée. En mars 1954, après avoir demandé à Amrouche son témoignage à l’occasion d’un procès avec la revue Radar qui a refusé un de ses reportages sur l’Indochine, Jules Roy écrit : "Voyons-nous à ton retour, je t’en prie. Nous sommes peut-être à l’époque de nos vies où nous pouvons nous rejoindre après ce long espace de mers et de rivages sombres que nous avons franchis l’un et l’autre". Dans la dernière lettre, datée du 7 septembre 1955, il est question d’Albert Camus qui n’a pas encore répondu à une proposition de manifeste (probablement à propos de l’Algérie. "J’ai honte d’être français, je ne veux plus rester solidaire de la c… de mes compatriotes".

Joint : ─ lettre de Jules Roy adressant un article au directeur de la T.F.L (25 octobre 1941). – Lettre d’Amrouche à son cher Julius, évoquant leur rupture : "nos relations d’affaires sont rompues, nous n’appartenons plus à la même écurie". ─ Photographie d’un avion bombardier (contrecollée sur un feuillet in-12). ─ Bulletin de souscription, signé par Jules Roy, pour une édition de luxe illustrée du poème d’Antonio Corpora, En solitude de silence ardent, avec introduction et traduction d’Amrouche, publiée par les Amis des Cahiers de Barbarie à Tunis, janvier 1942. ─ Enveloppe à l’adresse tunisienne de Amrouche ayant contenu les lettres de J. Roy.

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