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XIXe siècle (lots 30-58)

Pissarro, Camille

4 lettres autographes signées à Claude Monet. Belles lettres amicales et artistiques. 1880-1892.

Lot closes

June 18, 12:53 PM GMT

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3,000 - 5,000 EUR

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Lot Details

Description

Pissarro, Camille

4 lettres autographes signées à Claude Monet.

[1880]-1892.

 

8 pages in-8 ou in-12 (206 x 130 à 175 x 113 mm).


Où il question de la Ve exposition des Impressionnistes, de la maison de Pissarro à Éragny-sur-Epte, du mariage de Monet et d’Alice Hoschedé et de transactions avec Durand-Ruel.

 

- Paris, jeudi [fin janvier 1880]. Après la parution d’un article dans Le Gaulois relative à la prochaine exposition impressionniste. Pissarro assure qu’aucun membre de leur groupe n’a trempé dans cette affaire. "Vous devez cependant comprendre tout l’indignation que nous avons contre ces sortes d’écrits. […] Je ne vois pas jusqu’ici quel a pu être le but de l’individu en attaquant Hoschedé avec tant d’animosité. – J’avais appris par Duranty, quelques jours avant l’apparition de l’article, que vous aviez l’intention d’envoyer au Salon, j’en parlai à Caillebotte lequel me rassurait complétement. Cette nouvelle nous avait émus, comme bien vous le pensez, je n’en sais rien de plus, quant à l’auteur rien ! – Je suis heureux d’apprendre que vous êtes toujours dans les mêmes idées, et que tous ces cancans sont absurdes. – J’aurai été bien malheureux de voir un de nos vieux et vaillants nous quitter après avoir perdu des artistes tels que Renoir Cézanne Sisley, etc. Je regrette de ne rien savoir dans toute cette affaire et croyez-moi toujours votre camarade et ami".

Dans le Gaulois du 24 janvier 1880, un article titré "Impressions d’un impressionniste" annonçait sous la forme d’un faire-part de deuil le refus de Monet de participer à la prochaine exposition, car préférant exposer au Salon d’Automne, à l’instar de Renoir et de Cézanne, puis dressait un portrait peu flatteur d’Ernest Hoschedé, ruiné pour avoir acheté des toiles impressionnistes et vivant depuis aux crochets de Monet.


- Gloucester Terrace, Kew [1892]. D’Angleterre, Pissarro évoque les difficultés rencontrées pour acquérir la maison qu’il loue depuis quelques années à Éragny [qu’il parviendra à acheter avec l’aide de Monet], puis félicite son ami pour son mariage. "Je ne sais si nous réussirons à avoir la maison d’Eragny malgré nos droits, ces gens-là sont si persuadés que nous n’irons pas jusqu’au procès qu’ils nous posent des conditions que nous sommes forcés d’accepter. D’un autre côté cela m’ennuie fort d’avoir à poursuivre, je suis capable de perdre et la maison et de l’argent. […] Ma femme m’annonce que vous vous mariez avec Madame Hoschedé je vous félicite, présentez-lui, mon cher ami, l’expression de mes meilleurs sentiments et croyez-moi votre bien dévoué confrère et ami".


- Éragny-sur-Epte par Gisors [8 et 9 juin]. Il se dit inquiet et tourmenté – ce qui se devine dans quelques maladresses d’écriture de sa lettre. "Durand [Ruel] cherche toujours de l’argent, et n’en trouve pas, ou tout ce qui se présente ratte [sic] par timidité ou par suite d’idée en dehors de la question, je n’y comprends rien, ce que je je [sic] sais, ce dont je suis sûr, c’est la misère qui nous attend et pas moyen d’en sortir. Vous me fairiez [sic] bien plaisir de venir dans mon village, je crois que nous ne devons cesser de nous entendre". Le 9 juin, il annonce sa venue à Paris, espérant trouver un médicament contre les saignements de nez.


- Éragny, 4 décembre 1892. "Je suis heureux de vous annoncer que je viens de faire une affaire assez importante avec Durand-Ruel et que je puis vous remettre 7 mille francs dans quelques jours. Voulez-vous les toucher chez Durand ? […] Durand insiste beaucoup pour que je ne vende qu’à lui seul, tâchant de me persuader qu’il n’y a que ce moyen pour arriver aux grands prix. Me donnant comme exemple Renoir qui est enfin arrivé à dépasser vos prix et c’est parce que vous avez fait vos affaires tout seul sans monopoliser vos œuvres entre ses mains que vous êtes resté stationnaire. Je lui ai répondu que je réfléchirai, dans tous les cas sans m’engager je lui donnerai la préférence. Pourvu que je puisse joindre les deux bouts, je ne demande que cela, je ne tiens pas à faire fortune. Voilà mon vieux camarade un pas de fait enfin mes tableaux vont donc être considérés !"