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XIXe siècle (lots 30-58)

Renoir, Pierre-Auguste

Lettre autographe signée à Claude Monet [1884]. Pendant le séjour de Monet à Bordighera. Avec une lettre de Pierre Renoir, évoquant la mort de son père.

Lot closes

June 18, 12:54 PM GMT

Estimate

2,000 - 3,000 EUR

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Lot Details

Description

Renoir, Auguste

Lettre autographe signée à Claude Monet.

Mardi puis jeudi [fin janvier ou début février 1884].

 

3 pages in-8 (214 x 135 mm), à l’encre noire sur papier quadrillé.

 

Très belle lettre datant du séjour de Monet à Bordighera, quelques semaines après un voyage en compagnie de Renoir à la fin de l’année 1883. Il y est notamment question de l’exposition posthume et de la vente des œuvres de Manet.

 

"Tu as dû avoir une grande désillusion avec les palmiers mais je crois qu’avec le calme et le temps tu trouveras beaucoup de rattrapage. Je suppose que cette fois tu resteras assez de temps pour travailler tranquillement dans ces conditions sans être talonné par un retour forcé on a un avantage énorme. As-tu été voir Hyères et les environs, ou as-tu remis ces excurtions [sic] au retour".

À Paris, il y a eu une tempête terrible, "je ne sais pas comment je suis rentré sans plusieurs cheminées sur la tête. C’est une des plus réussies que j’ai jamais vu". L’exposition de Manet a bien marché : "Il y a eu toujours assez de monde pour que ça ne fasse pas le vide si horrible des deux personnes qui se promènent dans une grande salle. Ils ont fait de six à sept cents francs en moyenne par jour. En somme tout le monde est content. Le discours de Pailleron que tu as dû lire a aiguillé l’appétit à Wolff, l’occasion de se poser en défenseur des faibles et des révolutionnaires […] Nous attendons la vente". Cloué à Paris, il s’ennuie fort : "je cours après le modèle introuvable, mais je suis peintre de figure. Hélas ! C’est bien agréable quelquefois mais pas quand on ne trouve que des figures pas à son goût".

Il ajoute en post-scriptum que Durand-Ruel a cédé à un couturier pour dames son local du 9 boulevard de la Madeleine.

 

Dans une lettre à Alice, Monet s’était plaint de la luxuriance de la végétation à Bordighera et notamment de palmiers "agaçants". Il rapporta de ce séjour italien quelques 40 toiles, dont certaines qu’il acheva à Giverny.


Cette lettre est publiée dans l'ouvrage de Gustave Geffroy, Monet. Sa vie, don temps, son œuvre (Paris, 1924, tome I, p. 24).

 

[On joint :]

RENOIR, Pierre. Lettre autographe signée à Claude Monet. Les Collettes, Cagnes, 9 décembre 1919 (2 pages in-8).

Émouvante lettre du fils aîné de Renoir relatant la mort de son père, le 3 décembre à Cagnes-sur-Mer. "Je n’étais pas là quand mon père est mort, et mes frères, sachant l’affection qui vous unissait tous deux, ont craint de vous envoyer une dépêche toujours brutale. La consolation que nous pouvons avoir est qu’il est mort sans souffrance emporté en deux jours par une congestion pulmonaire dont il allait se tirer quand le cœur s’est arrêté. Ses derniers moments ont été agités ; il a parlé beaucoup dans un délire semi-conscient, mais aux questions directes qu’on lui posait, il répondait qu’il se sentait bien puis il s’est assoupi et une heure après environ la respiration s’est arrêtée. Il n’avait pas pris de dispositions spéciales, du moins nous les ignorons encore si elles existent. Nous le transporterons plus tard à Essoyes en même temps que notre mère dont c’était le désir. Mes frères ont été très touchés de votre affectueuse lettre".

 

Auguste Renoir fut enterré, dans un premier temps, à Nice aux côtés de son épouse décédée trois ans auparavant. En 1921, leurs dépouilles furent transférées dans le cimetière d'Essoyes, ville natale d’Aline Charigot.