[Monet, Claude] ─ Sacha Guitry

[Monet, Claude] ─ Sacha Guitry

Portrait de Claude Monet.

Dessin original à la mine de plomb, signé "S".

[1915 ?].

265 x 210 mm environ, encadré, sous passe-partout.

Monet en buste, coiffé d'un large chapeau, cigarette aux lèvres.

Ce dessin a servi d’illustration à un article publié dans l’hebdomadaire Le Flambeau du 26 juin 1915, intitulé "Mes deux amis de province" : Guitry y rend compte de la grande amitié entre Monet et Octave Mirbeau et de l’admiration qu’il porte lui, à ces deux hommes. "Claude Monet n'a pas ce qu'on appelle de la conversation, il regarde, il fume, il mange, il marche. Il boit et il écoute. Le reste du temps, il travaille et vous ne le voyez pas. Il ne fait que deux choses : travailler ou vivre. […] C'est un homme, Monet, qu'il faut étudier lentement. Et après un an ou deux d'observation, en mettant bout à bout des lambeaux de phrases qui lui ont échappé, vous parviendrez à reconstituer son caractère. Et son caractère est admirable, superbement admirable et pur. […] Ce qui le différencie de la plupart des êtres humains que j'ai jusqu'ici rencontrés, c'est que les autres vous donnent des conseils, tandis que Claude Monet vous donne des exemples".

[On joint :]

GUITRY, Sacha. Lettre autographe signée à Claude Monet [janvier 1924 ?] (2 pages in-4 à son adresse imprimée 30 rue Alphonse de Neuville).

Guitry s’en veut de ne pas avoir écrit à son ami auquel il pense bien souvent.

"Pourrais-je n’y pas penser quand mes yeux se portent constamment devant ces deux merveilles de vous qui sont ici et qui sont le plus bel ornement de notre maison. Ah ! Que votre exposition chez Georges Petit était belle ! Quelle émotion devant toutes ces toiles, devant tant de chefs-d’œuvre ! Savez-vous que les visiteurs qui étaient entrés là le chapeau sur la tête se découvraient d’eux-mêmes de quelques pas ?". Il aimerait l’inviter à déjeuner, "Je sais que cela dépend de Dame Blanche" [Blanche Hoschedé-Monet, belle-fille du peintre]. Yvonne vous aime respectueusement et moi je vous vénère de tout mon cœur".

Guitry et sa seconde épouse Yvonne Printemps avaient emménagé rue Alphonse de Neuville en 1921. L’exposition dont parle ici Guitry est très probablement celle qui fut organisée en janvier 1924 par les repreneurs de la galerie Georges Petit (décédé en 1920) au bénéfice des victimes du tremblement de terre de Tokyo de 1923, et où furent présentées plus de 60 toiles de Monet.

Dans la version remaniée en 1952 de son documentaire, Ceux de chez nous, tourné en 1915, Guitry est filmé dans son bureau, lisant le texte publié dans Le Flambeau, et présentant à la caméra deux des "merveilles" que Monet lui a offert, une petite toile circulaire représentant les nymphéas (Wildenstein, IV, n° 1702) et Coup de vent sur la Loire (Wildenstein, III, n° 1264).

Dessin à la mine de plomb (1 page in-4). Portrait d'homme barbu. Dessin non signé.