Monet, Claude

Monet, Claude

Lettre autographe signée à Sacha Guitry.

Jeudi 8 heures [12 avril 1917].

3 pages in-8 (206 x 130 mm), sur un bifeuillet à en-tête de Giverny, au crayon. Signée deux fois "CL. M".

Il ne pourra pas disposer des places de théâtre que lui a fait envoyer Guitry pour la générale du Nouveau scandale de Monte-Carlo.

Il lui retourne ces places "afin que de plus heureux que moi en profitent mais avec quel regret". Il lui demande de ne pas l’oublier et l’embrasse ainsi que son épouse Charlotte Lysès "J'ai appris que vous aviez passé la révision, mais que rien n'était décidé. J’espère que vous vous en tirerez mais serai bien heureux de le savoir si vous avez la gentillesse de me l’écrire".

Le 14 avril 1917, au théâtre des Bouffes-Parisiens était créé Le Nouveau Scandale de Monte-Carlo, reprise d’une des toutes premières pièces de Guitry, Le Scandale de Monte-Carlo, jouée en 1908.

Réformé pour cause de rhumatismes dès 1914, Guitry composa et créa plus d’une dizaine de pièces et revues durant les années de la guerre 1914-1918, invitant régulièrement Claude Monet aux premières de ces spectacles.

[On joint :]

2 lettres autographes signées à Charlotte Lysès.

- Jeudi 5 février [1914] (2 pages in-8). Quelques jours avant le décès de Jean, le fils aîné de Monet. "Je peux manger un peu près comme tout le monde et sors tous les jours par cet admirable soleil. Tout irait donc bien hélas si mon grand fils n’était très mal aujourd’hui. Quelle torture pour moi d’assister à cette déchéance et là devant moi que c’est dur. Merci de votre affection. Vous embrasse tous les deux".

- 16 juin [1914] (2 pages ½ in-8, sur papier deuil). Il s’inquiète de savoir Sacha souffrant, encourageant ses amis à se rendre dans un endroit plus chaud. "Peut-être allez-vous aller aux eaux. En tout cas je vous demande de me tenir au courant". Et en post-scriptum : "Je ne suis guère content et suis très découragé à cause du temps vraiment infect, espérons donc un bon soleil qui fera tant de bien à Sacha".

Lettre autographe signée à Paul Fidelin. 9 avril 1914 (4 pages in-8 sur papier deuil). Monet, paysagiste accompli, met ses compétences au service de la propriété de ses amis et s’adresse au métayer du manoir de Sacha Guitry en Normandie, à Yainville-Jumièges, pour que soient respectées au plus vite les idées de Guitry. Il déplore la façon dont les plates-bandes ont été aménagées, avec de la mauvaise terre, et mal disposées. "Il faut absolument que le treillage soit pavé de suite et peint aussitôt que possible. Je parle du treillage du mur de chaque côté du pavillon en carré assez grand, comme le désire Sacha. […] C’est d’autant plus urgent que j’ai fait planter de très beaux rosiers le long de ce mur, qu’ils doivent être palissadés au plus vite. […] Vous devez le savoir comme moi, les nouvelles de Sacha sont enfin meilleures. La convalescence est proche. J’irai le voir mardi ou mercredi et retournerai jeudi à Yainville".

Ami des Guitry père et fils, Monet fréquenta régulièrement Sacha et son épouse dès les années d’avant-guerre, partageant la passion de la photographie et des jardins. Sacha Guitry fut un hôte régulier de Giverny où il tourna notamment en 1915 quelques plans de son documentaire, Ceux de chez nous, léguant à la postérité la silhouette si reconnaissable de Monet en train de peindre dans son jardin.