XIXe siècle (lots 30-58)
2 lettres à Alice Hoschedé, écrites de Norvège, février 1895.
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June 18, 12:42 PM GMT
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Description
Monet, Claude
2 lettres autographes signées à sa femme Alice.
Sandviken, 21 et 27 février 1895.
2 pages in-8 (211 x 137 mm) et 4 pages in-12 (180 x 115 mm).
Monet en Norvège en quête de paysages hivernaux.
Désireux de pouvoir peindre des paysages enneigés, Monet part en Scandinavie durant les premiers mois de 1895, retrouvant à Christiana [actuelle Oslo] son beau-fils, Jacques Hoschedé, alors employé chez un importateur de bois norvégien. Il s’installe pendant plusieurs semaines à Sandviken, un village à quelques kilomètres de Christiana, où s’est établie une petite colonie d’artistes.
- Sandviken 21 février [18]95. "Je travaille, mais c'est bien difficile subitement de comprendre un pays, et je fais tourner Jacques en bourrique. Souvent nous partons avec armes et bagages pour ne rien faire, mais il faut que j'en vienne à bout, et que je rapporte quelque chose. […] Ici il fait presque chaud, ou du moins je suis très endurci, 10 et 12 degrés à 11 heures, mais le soleil est ici si vif, le temps si net que la neige fond, il est vrai qu'avec une pareille épaisseur on ne s'en aperçoit pas, sauf sur les arbres et quelques toits". Il a appris avec plaisir que tout se passe bien à Giverny.
- Sandviken mercredi 28 [pour 27] février [1895]. "Oui, je travaille, et me voilà plein d'ardeur. Je voulais te le télégraphier, mais Jacques m'en a empêché, prétendant que cela me porterait malchance de m'en vanter. Enfin, si j'ai la chance de ne pas avoir trop de changement de temps, je rapporterai quelques toiles, mais le temps en ce moment est malheureusement d'un variable qu'on ne soupçonne pas chez nous. Nous avons eu aujourd'hui de la brume, du soleil, de la neige et du temps net et noir, et tout cela pas toujours à l'heure qu'il me faudrait. Enfin, comme je veux coûte que coûte rapporter quelques morceaux de la Norvège, j'en mets en train au fur et à mesure que ça change. Donc, à moins que tout ne fonde d'un seul coup, ce sera bien le diable si je n'aboutis pas à quelque chose. Ce qui me fait peur, c'est l'ardeur du soleil qui fait fondre la neige des toits, ailleurs il y a une telle épaisseur de neige qu'il n'y a, j'espère, rien à craindre, d'autant plus qu'aussitôt le soleil caché, il regèle".
Il est entouré de gens obligeants et serviables "et maintenant qu'on me voit à l'œuvre, on me laisse tranquille". Il se réjouit des bonnes nouvelles qu’il a reçues des siens, espère pourvoir rapporter quelques spécimens botaniques : "Il paraît qu'il y a pas mal de plantes spéciales à la Norvège".
De retour en France au début du mois d’avril, Monet écrira à Durand-Ruel qu’il n’est "pas trop mécontent" de son travail, rapportant une trentaine de toiles dont plusieurs vues du fjord d’Oslo et du mont Kolsaas.
D. Wildenstein. Catalogue raisonné, III. Lettres 1271 et 1275.
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