Redouté, Pierre-Joseph

Redouté, Pierre-Joseph

Alphabet-flore renfermant 192 dessins, composé des plus belles fleurs croissant dans toutes les parties du monde... Ouvrage utile aux Dessinateurs de Fleurs, aux Manufacturiers d'Etoffes faconnées, aux Collèges et aux Chefs d'institution.

Paris, Chavant, [1835].

Grand in-8 (260 x 168 mm). Demi-basane, plats de percaline prune façon cuir de Russie, titre doré en long sur le dos (Reliure de l'époque).

Une rareté botanique : le langage des fleurs selon Redouté.

Exemplaire aquarellé à l'époque.

Édition originale.

Très rare recueil de 24 planches lithographiées par Jean François Benard, pour l'éditeur Chavant. Chaque planche, sur double page, présente 8 fleurs par lettre (sauf le J et le W), soit au total 192 fleurs, avec leur nom et leur symbolique. L'exemplaire a été colorié à l'époque.

Le recueil se vendait entier, en noir ou colorié comme ici, mais les planches étaient aussi disponibles à l'unité.

Maître incontesté dont les œuvres allient raffinement et précision scientifique, Redouté est l'un des meilleurs peintres de fleurs de tous les temps : on le surnomma le "Raphaël des fleurs." Né près de Liège, reconnu très jeune pour ses talents de peintre de fleurs, Redouté obtient en 1788 le titre de dessinateur du Cabinet de Marie-Antoinette. Attaché pendant la Révolution au Muséum d'histoire naturelle comme dessinateur de botanique, il délaisse la gouache employée jusqu'alors pour les vélins du Muséum et adopte l'aquarelle. Professeur de dessin de Joséphine de Beauharnais, il est nommé en 1805 "peintre des fleurs de l'impératrice".

Le langage des fleurs : un livre romantique. À la différence des Liliacées (1802‑1813) ou de son chef-d’œuvre Les Roses (1817‑1824), qui ont une vocation scientifique et documentaire, l’Alphabet-Flore est plus galant, comme si, en fin de carrière, le "Raphaël des fleurs" s’était détendu en créant un ouvrage destiné à un large public. L'ouvrage reste néanmoins très rare, étant absent de nombreuses bibliographies.

Cette flore de Redouté, réalisée dans la veine du Langage des fleurs d’Aimé Martin (1819), analyse la symbolique des fleurs. Ainsi, si vous vous hasardez à offrir des campanules, vous exprimerez la flatterie ; un bouquet de delphiniums dira : "Vous vous faites attendre", tandis que le gypsophile confiera : "Vous êtes ma divinité".