Vauban, Sébastien Le Prestre, marquis de

Vauban, Sébastien Le Prestre, marquis de

Traité des sièges de l'attaque et défence des places fait pour l'usage de Mgr le Duc de Bourgogne, par Mr le Maréchal de Vauban, ou l’on explique tout ce qui s’est pratiqué de nouveau dans les siégées iusqu’en l’année 1714.

Manuscrit.

[Vers 1745?]

In-folio (383 x 255 mm). Copie soigneusement calligraphiée à l’encre sur papier vergé. 2 feuillets non chiffrés (titre en couleurs et dédicace au duc de Bourgogne), 242 pages chiffrées, 2 feuillets blancs et 33 planches repliées dessinées et finement aquarellées. Veau brun marbré, dos à nerfs orné de fers dorés, roulette intérieure, tranches rouges (Reliure de l’époque).

Le célèbre traité de fortifications de Vauban.

Remarquable manuscrit illustré de 33 planches dépliantes aquarellées.

Vauban rédige ce traité vers 1670 à la demande de Louvois, alors ministre de la Guerre et le reprend, en 1704, à l’instigation de Louis XIV, pour l’instruction du dauphin.

"Si je puis me rendre assez intelligible pour que vous ne soyez pas ennuyé de sa lecture ; tel qu’il est, c’est le prix de ce que j’ai pû recueillir, et imaginer de mieux depuis cinquante ans et plus que je pratique la fortification ; pendant lequel temps il m’a passé presque autant de sièges par les mains dont bonne partie sous les yeux du Roy […]" (dédicace).

Afin d’en garder le secret, Vauban exhorte le duc de Bourgogne à le garder pour lui "de peur que quelques vus n’en prennent des copies qui, pouvant passer chés nos Ennemis y seroient peut estre mieux recües qu’elles ne méritent " (dédicace).

Les 33 grandes planches, finement coloriées, sont très détaillées, avec de nombreux personnages, des éléments du terrain, des représentations spectaculaires d’explosions et d’importantes légendes. Texte et planches détaillent la préparation des sièges, la construction des ponts pour la communication avec l’arrière, l’important travail de sape, l’usage des canons et des mortiers, des explosifs et des mines, l’attaque des places défendues par des rivières ou des marais, situées en hauteur, etc.

Le manuscrit s’articule en deux parties : De l’attaque des places. Utilité des places fortes (pages 1 à 202) et De la deffence des places (p. 203 à 242). Cette seconde partie est incomplète et s’arrête brutalement ("Il est encore bon de disposer des sentinelles pour empêcher la canaille de piller, ou de s’enfuir du feu au lieu de travailler, et d’avoir des vivres et munitions préparées en deux magazins pour nourrir ceux qui serviront, ou seront retenus pour le service ;"). Deux feuillets blancs suivent et il est probable que le copiste n’a pas eu le temps d’achever son travail.

Sont abordés tour à tour de nombreux sujets : De la résolution des sièges, Des lignes et des ponts à faire pour servir à la communication des quartiers, Ce que l’on doit observer dans la disposition des lignes, Portes et barrières des lignes, Préparatifs des attaques, Observation à faire sur la reconnoissance des glacis, Moyen de mesurer la distance de l’ouverture de la tranchée au chemin couvert, La sappe, Des précautions qu’il faut prendre avant que la place soit assiégée, De la deffence de la contrescarpe, De la deffence de la demie lune, etc.

Page 177, Vauban adresse plusieurs recommandations concernant des visites royales : "sy le Roy estoit en personne à l‘armée, ou avec Monseig^r le Duc de Bourgogne, et qu’il voulût voir la tranchée (chose que je desaprouverois pas) il faudroit prendre les précautions suivantes, et le tems le plus propre à ces visites […]."

On connaît une trentaine de manuscrits de ce traité dont la plupart sont conservés dans les collections publiques françaises (Service historique de la défense à Vincennes, bibliothèque Mazarine et bibliothèque de l’Arsenal, musée de la Marine, bibliothèque du Sénat, bibliothèques municipales de Lyon, d’Angers, de Versailles, de Dijon, etc.).