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XXe siècle (lots 58 à 98)

Dalí, Salvador

Notes de travail et manuscrit autographe de l'unique roman de Dalí, "Visages cachés", publié, en anglais en 1944. Avec dessins.

Lot closes

November 20, 11:04 AM GMT

Estimate

5,000 - 7,000 EUR

Current Bid

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Lot Details

Description

Dalí, Salvador

[Visages cachés]. Manuscrit autographe.

[Fin juillet 1943].

 

20 pages in-4 (280 x 215 mm) dont 11 pages au crayon sur 10 feuillets et 9 pages à l’encre bleue sur 8 feuillets, papier ligné ; 4 feuillets numérotés par Dali à l’encre (426, 429, 433 [f. blanc] et 435) ; une numérotation aléatoire a été portée d'une autre main, au crayon.

 

Notes de travail et manuscrit de premier jet pour Visages cachés, unique roman de Dalí, rédigé en 1943, lors de son exil new yorkais.

 

Deux dessins au crayon illustrent un feuillet.

 

Manuscrit de travail s’ouvrant sur un brouillon titré "Prologue", dans lequel l’artiste explique avoir terminé son livre au moment où il apprend la chute de Mussolini [24 juillet 1943]. Il affirme que cela ne changera quasiment rien au récit si ce n’est quelques détails et qu’au contraire, cela prouve de façon absolue son don "profétique" et qu’il doit se hâter de publier son roman avant la mort d’Hitler. Il évoque également son lien avec Federico Garcia Lorca, leurs projets respectifs, l’assassinat de Lorca et la promesse qu’il a faite d’écrire le grand opéra dont Lorca avait rêvé. Il sait que les lecteurs vont se partager avec passion sur la valeur morale de ses protagonistes, mais qu’à la fin du livre "tout le monde sera bien forcé de pleurer !

 

Les feuillets au crayon sont couverts principalement de notes d’intention, de réflexions sur certains personnages et de quelques fragments de dialogues. Les feuillets rédigés à l’encre présentent deux versions d’un passage plus abouti – qu’on retrouve, avec de nombreuses variantes et développements, dans le chapitre V ["Guerre et transfiguration", (p. 250-260, éd. Libretto, 2019] – lorsque l'un des personnages principaux, le comte Hervé de Gransailles, officiellement envoyé en mission par Vichy en Afrique du Nord, cherche à rejoindre Malte au service de la Résistance, avec les interventions du comte d’Orsini (Orminy dans la version finale) et de la gouvernante du comte, dite la chanoinesse de Launay.

"Gran Saille venait/avait été envoyé par Vichi en mission especiale en vu d’augmenter ses importations Nort Africaines, especialement sucre et cotonades."

Le dernier feuillet, également à l’encre, porte deux annotations "Pour mémoire", concernant des personnages.

 

Dessins sur un des feuillets [numéroté au crayon 15 vo] : dans la marge supérieure, deux torses féminins stylisés, et une étrange chimère, d’inspiration très surréaliste, en marge des lignes suivantes : "elle avai besoin de librer son queur - une personne - elle prefere une femme que un homme ; mai en atendan, elle avai voulu une ami, à qui pouvoir ce libré toute les tendresses de son queur que san cela risque de l’étoufé".

 

Histoire d’amour et de mort, mêlée à des digressions exubérantes, parfaitement daliniennes, sur l’art, la littérature ou la philosophie, l’action de Visages Cachés se déroule de 1936 jusque dans un immédiat après-guerre, mettant en scène les passions amoureuses de protagonistes issus de l’aristocratie et de la grande bourgeoisie européenne. Il y est autant question du Front populaire que de l'exil doré aux États-Unis, des affres du désir que de la montée des fascismes et de l’occupation allemande.


Dans la version définitive de son prologue, Dalí explique qu’avec Visages Cachés, il a complété la trilogie inaugurée par le marquis de Sade avec le sadisme et le masochisme, en créant le clédalisme, "plaisir et souffrance sublimés dans une indentification toute transcendantes avec l’objet", substantif tiré du nom de l'héroïne, Solange de Cléda, qui meurt d’un amour non partagé. 

 

Le roman parut initialement à New York en 1944 chez Dial Press, traduit par Haakon Chevalier, déjà traducteur de La Vie Secrète de Salvador Dalí, et ne fut publié en français, d’après cette version américaine, qu'à partir de 1973. 

 

[On joint :]

DALÍ, Salvador. Dessin original, au crayon (sur un feuillet in-12, 153 x 104 mm). Silhouette d'une ballerine-toupie, une ficelle attachée à sa taille.

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