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XIXe siècle (lots 30 à 57)

Signac, Paul

5 lettres autographes signées, dont 2 à Claude Monet et une illustrée d'un petit croquis.

Lot closes

November 20, 10:52 AM GMT

Estimate

1,500 - 2,500 EUR

Starting Bid

1,500 EUR

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Lot Details

Description

Signac, Paul

5 lettres autographes signées, dont deux à Claude Monet et une illustrée d’un petit croquis communiste.

[1886] - 1926 et sans date.

 

11 pages in-8 (214 x 134 à 178 x 139 mm) et 2 pages in-12 (105 x 142 mm), 3 lettres sur papier à en-tête de la Société des Artistes indépendants ; une enveloppe.

 

Intéressant ensemble évoquant divers sujets artistiques.

 

[1]. À Claude Monet. Petit Andely 26 août [1886].

Signac séjourne en Normandie. Souffrant d’une bronchite, il peine à travailler. "Depuis que je suis au Petit Andely, trou humide, je vais très mal. […] Je suis sans forces et ne puis ni marcher, ni me déplacer. Et cependant je me faisais une grande fête d’aller vous voir, d’admirer vos œuvres récentes et vos décorations. Dès que je serai paré, j’irai à Giverny et ce sera pour moi une belle journée. Butler [le peintre Theodore Earl Butler qui épousera Suzanne puis Blanche Hoschedé, les filles d’Alice Hoschedé-Monet] a pu vous dire qu’il m’avait rencontré sur la berge, regardant le motif, mais trop faible pour travailler ! Et je ne pourrai aller dimanche chez Bonnard pour le tirage de sa loterie".

Les débuts de Signac avaient été marqués par l'influence de Monet, qu'il découvre avec enthousiasme à l'âge de 16 ans, à l'occasion de la première exposition impressionniste, où exposèrent Caillebotte, Pissarro et Degas notamment.


[2]. [À Claude Monet]. 14 rue de l’Abbaye 5 décembre [1919 ?]. Relative à des aquarelles qu’il se dit prêt à expédier, puis évoquant le Salon d’Automne dont il est revenu déconcerté et horrifié. "Je suis bien content de vous savoir au travail et en pleine lutte, qui se termine toujours pour vous par la victoire. Ici, on se croirait dans un aquarium ; impossible de travailler dans cette brume. Si vous devez faire prendre les aquarelles en venant à Paris, il est peut-être inutile de faire faire une caisse. Je puis faire deux paquets de quatre aquarelles chacun, qui bien transfilés et amarrés, seraient très maniables. […]. Je suis allé au Salon d’Automne et suis rentré bien déconcerté par les tendances de nos plus jeunes maîtres : leur beau idéal, c’est la plus horrible peinture, niaise, veule et lisse, des plus mauvais peintres des Salons de 1830-1840 ! Ah, qu’il surgisse donc le jeune beau peintre devant qui il faudra s’incliner, représentant la tradition de tout ce que nous avons aimé, de tout ce pourquoi nous avons combattu !"

 

[3]. À Jean-Émile Laboureur, à propos du Salon des Indépendants et de Tristan Tzara. [Février 1920 ?].

Lui exprimant sympathie et estime, Signac confie "la grande peine que j'ai éprouvée en voyant un homme comme vous apporter à des hommes comme nous. (vous et nous certes tous dévoués aux Indépendants) la signature comminatoire de M. Tristan Tzara. C'est à titre confidentiel – et confraternel – que je vous transmets mon émoi". Signac fait sans doute allusion aux déclarations de Tzara rejetant les conventions artistiques établies lors de la Manifestation Dada au Salon des Indépendants, le 5 février 1920.


[4]. Sans date. "Avec tous les compliments de votre ‘vieil et jaloux et inconscient’ président et même un peu ‘perfide’ selon Mrs Waldegeorges Mar [le critique d’art Waldemar-George] et Ossine Zadkip [sic] ! Mais je sais que vous n'êtes pas de ceux là, mon cher artiste !". Il suggère de relire Rome, Naples et Florence et cite la proposition de Stendhal qui est à suivre : répondre poliment et avec gaieté à tous les hommes, ajoutant que ce même "Waldegeorges" lui demandé, le même jour "un article sur Cézanne que seul, disait-il, j'étais capable de faire !". Et il signe "P. Signac pas président et même ‘peintre graveur indépendant’".

 

[5]. 14 septembre 1926. Lettre illustrée à son ami Henri Donias.

Il le remercie des renseignements sur le transatlantique "La Ville de Honolulu" et des bonnes nouvelles données, "car, vrai, Big Charley [Charles Thorndike] n’est pas scribe". "Ici, ‘on est bien’, la ville est pittoresque, le Rhône coule aux pieds de très hautes falaises blanches : des ponts suspendus. Et toute la campagne est à nous… pas de soucis jusqu'à l'horizon. Notre maison est petite, mais agréable. On travaille, on est à peu près heureux, n’en demandons pas plus". Envieux des parties de pêche de son correspondant [qui réside à Lézardrieux], regrettant les voiles et la mer, il le complimente cependant pour ses prises : "Je ne sais pas si j'aurais fait meilleure besogne que les haleurs soviétiques". Signac insère un petit dessin représentant les symboles du communisme, un marteau et une faucille. 

En Ardèche, le poisson ("peï") manque. "Celui du Rhône qui se prend tout seul sur les tourniquets n'est pas fameux. […] Au cours du gros à Marseille, le bon poisson vaut 34 f. à 36 f. le kilo !". Il n’a aucune nouvelle de Frédéric [Bazille ?] ni de [Maximilien] Luce. 

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