
Europe (Lots 250 à 260)
Mémoire sur le port de Concarneau. 1809. Rapport détaillé sur le port breton de Concarneau. Manuscrit illustré de 5 planches aquarellées.
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November 20, 03:39 PM GMT
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10,000 - 15,000 EUR
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Description
Tarbé de Vauxclairs, Jean-Bernard
Mémoire sur le port de Concarneau. Présenté a sa Majesté le Roi de Westphalie...
Manuscrit autographe.
Décembre 1809.
In-4 (315 x 200 mm). Encre sur papier. Signé "Pour copie conforme, Paris le 20 novembre 1809. Tarbé". Cartonnage rouge, titre à l’encre noire sur le plat supérieur, dos lisse (Cartonnage de l’époque).
Rapport détaillé sur le port de Concarneau, illustré de 5 planches aquarellées.
Précieux manuscrit autographe rédigé par l’ingénieur Jean-Bernard Tarbé, à la demande de Napoléon et adressé à Jérôme Bonaparte, alors roi de Westphalie, le plus jeune frère de l'empereur.
13 feuillets de texte à l’encre brune illustré de 5 planches dépliantes finement aquarellées et légendées.
Dans sa dédicace, Tarbé évoque les raisons de cette étude, rédigée à Brest en 1807, et ce jour mémorable d’août 1806 lorsque Jérôme Bonaparte, après avoir affronté l’ennemi et la tempête, fit entrer son vaisseau dans le port de Concarneau "jusqu’alors jugé inaccessible aux vaisseaux de l’état".
"Cette manœuvre savante et hardie frappa l’imagination de votre Auguste frère ; l’Empereur Napoléon voulut connaître les avantages et les inconvénients de la rade de Concarneau. Je fus chargé d’en faire la reconnaissance et de rédiger un projet de port de relâche au fond de cette baie devenue célèbre".
Parti du port de Brest le 13 décembre 1805, le Vétéran, commandé par Jérôme Bonaparte, avait pour mission de perturber le commerce anglais le long des côtes atlantiques.
Dans la nuit du 26 août 1806, alors qu’il se dirigeait vers Lorient, le Vétéran est intercepté par quatre navires anglais près des îles des Glénan. Après une poursuite intense le long de la côte, Jérôme Bonaparte, incapable d’éviter l’ennemi sans risquer de s’échouer sur les récifs, décide de demander conseil à ses officiers. Le matelot concarnois Jean-Marie Furic prend alors le commandement et réussit à guider le navire vers un abri sûr dans l’archipel des Glénan, où le Vétéran reste mouillé pendant près de trois ans.
Cet épisode fut à l’origine du rapport de Tarbé "sur les avantages que le port de Concarneau pourrait procurer à la marine militaire, si à l’aide de travaux, on parvenait à y établir un port de relâche, capable de recevoir un grand nombre de vaisseaux de guerre".
Le manuscrit s’articule en trois chapitres : État des lieux, Changemens projetés et Résumé. Il comporte une description précise du projet de port de relâche avec l’état des frais et des dépenses.
Les cinq planches dépliantes, dessinées et aquarellées à l’époque, sont datées et signées "Brest 1er septembre 1807, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées, directeur des travaux Maritimes. Tarbé " et légendées : Plan de la Rade de Concarneau, Plan du Port de Concarneau et Sondées du Port de Concarneau.
Bien que le projet fût abandonné en raison de la proximité des ports de Brest et de Lorient, Tarbé tenait à soumettre les résultats de son étude au roi de Westphalie.
Ce document témoigne de l’essor important des travaux publics sous le Premier Empire.
Jean-Bernard Tarbé (1767-1842), souhaitant se spécialiser dans les travaux portuaires, occupa successivement des postes dans les ports de Dieppe, du Tréport, puis à Brest où il devint ingénieur en chef.
En 1807, il fut nommé Inspecteur divisionnaire et chargé de l’Inspection de Lille, l’une des plus vastes de l’Empire, couvrant la Flandre et les côtes de Belgique — une région où l’empereur envisageait de grands projets, dont l’ambitieux plan de relier la Seine à la Baltique. En 1810, lors d’un voyage d’un mois au nord de l’Empire, Tarbé gagna la confiance de l'empereur qui dira de lui, à Sainte-Hélène : "Il n’y a que Tarbé qui me comprenne".
Il est par la suite chargé d’organiser le service des Ponts et Chaussées à Hambourg, Brême et Lübeck, étendant ainsi sa responsabilité sur tout le littoral nordique, de la Somme jusqu’à Flessingues. En reconnaissance de ces bons services, il est nommé en 1804 chevalier de la Légion d’honneur et anobli en 1808.
Après la chute de l’empire, Tarbé Tarbé est nommé membre du Conseil général des Ponts et Chaussées, dont il assure la présidence pendant plus de quinze ans à partir de 1814. En 1817, Louis XVIII lui accorde le droit d’ajouter à son nom celui de Vauxclairs, du nom d’une ferme près de Sens où il avait passé son enfance. La même année il est attaché, comme maître des requêtes, au conseil d'État. Onze ans plus tard, il est nommé conseiller d'État. Appelé le 3 octobre 1837 à siéger à la Chambre des pairs, il succède en 1839 à Gaspard de Prony comme directeur de l'École des ponts et chaussées.
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