[Coëtivy, chevalier de]

[Coëtivy, chevalier de]

Extrait du journal de la flutte du Roy l’Isle de France aux archipelles des Philippines et des Moluques. Manuscrit.

1771-1772.

In-4 (322 x 198 mm). Manuscrit à l’encre brune sur papier vergé signé "Coëtiviy". 4 feuillets retenus par un ruban de soie bleue. Chemise de demi-maroquin rouge et étui modernes.

La découverte d’une île des Seychelles.

Manuscrit inédit d’un extrait du journal de bord – entre le 26 juin 1771 et le 3 juin 1772 – du chevalier de Coëtivy, enseigne de vaisseau commandant la flûte du roi l’Isle de France. Il y décrit avec précision les périls qu’il a dû affronter, les cartes qu’il a utilisées, et livre quelques observations sur la population philippine et le commerce.

 "Le 26 Juin 1771, japareillay de l’Isle de France étant déterminé pour axelerer mon arrivée a Manille à passer au milieu de l’archipelle des Secheles, et fit en conséquence gouverner au nord le 28 a 8 heures du soir […]."

Pierre Poivre avait organisé une expédition visant à rapporter des arbres à épices, envoyant dans les mers des Moluques son secrétaire Pierre Sonnerat (1748–1814), sous-commissaire de la marine et naturaliste. Cette expédition comprenait la flûte Île de France, forte de 190 hommes d’équipage, 24 canons et 8 pierriers, ainsi que la corvette Le Nécessaire, commandée par Cordé.

Pierre Sonnerat relate ce voyage dans son ouvrage Voyage à la Nouvelle-Guinée (Paris, 1776), indiquant que l'île fut découverte le 3 juillet 1771 — date retenue depuis par les historiens — alors que ce point est remis en question par le récit de Coëtivy :

"Le 11 juillet [1771], écrit-il, a 3 heures après midy j’eus connoissance d’une isle dont les cartes ne font aucune mention, a trois lieuës de distance de cette isle je n’avois point de fond. Cette isle est basse bien boisée dans la partie du nord, elle se termine a sa pointe du sud par un rescif qui s’étant [i.e. s’étend] fort loin dans cet air de vent et qui en rend laproche fort dangereuse de ce coté."

Cette petite île corallienne, d'une superficie de quelque 9 km², située à 290 kilomètres au sud de Mahé, doit son nom à son découvreur.