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Afrique (lots 171 à 195)

Mouchez, Ernest

Ensemble de lettres et de documents manuscrits, certains autographes, relatifs au canal de Suez et au poste de Scheik-Saïd. 1869-1870.

Lot closes

November 20, 02:32 PM GMT

Estimate

2,000 - 3,000 EUR

Starting Bid

1,000 EUR

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Lot Details

Description

Mouchez, Ernest

17 lettres et documents manuscrits, certains autographes, relatifs au canal de Suez.

1869-1870.

 

Ensemble 120 pages de formats divers (390 x 300 à 210 x 130 mm). Emboîtage et étui moderne demi-maroquin bleu à bandes.

 

L’œuvre de Ferdinand de Lesseps examinée par le commandant Mouchez, quelques mois après l'inauguration du canal en novembre 1869.

 

Très intéressant ensemble concernant la mission de Mouchez, chargé par le ministre de la Marine "d’examiner l’état actuel du Canal de Suez au point de vue du passage de nos grands transferts de Cochinchine".

Il est également question du projet d’un établissement français, à Scheik-Saïd, au sud du Yémen, pouvant concurrencer le port d’Aden, alors sous domination britannique.

 

Notes autographes (7 pages in-8 ou in-folio, à l’encre et au crayon). Les notes, sur 7 pages ont été rédigées par Mouchez en vue d’établir le rapport qu’il soumet au ministre de la Marine et des Colonies en mai 1870.

 

Manuscrit de travail autographe et mise au net partielle de ce rapport (44 et 17 pages en 2 cahiers cousus petit in-folio, à l’encre avec corrections et ajouts au crayon). Description très détaillée, kilomètre après kilomètre, de l’état du canal, où il est question des travaux à terminer, des tirants d’eau, des courants, des obstacles éventuels, des conditions de navigation, du système de signaux – qui n'est pas encore bien établi – des assurances à prendre par la compagnie, de l’administration qui doit être améliorée, des relations avec les autres nations, etc.

Mouchez conclut : "Le mouvement du transit augmente chaque jour, et nécessitera de plus en plus beaucoup d'ordre, de prévoyance et d'autorité dans le personnel chargé de le diriger. La Compagnie du Canal Maritime est arrivée à accomplir une œuvre trop belle et trop grande pour en laisser compromettre les heureuses conséquences par des négligences et des fautes tout à fait secondaires auquel il est trop facile de porter remède […] Si l’on ne change radicalement d’esprit de conduite la grande œuvre de M. de Lesseps pourrait bien n’aboutir qu’à une énorme désillusion". 

Le second cahier est une mise au net des huit premiers feuillets de ce rapport.


2 minutes autographes signées et copie manuscrite de lettres de Mouchez au ministre de la Marine et des Colonies, 16-17 mai 1870 (12 pages grand in-4). Mouchez envoie son rapport, précisant que "au point de vue marin tout est à faire dans le canal", faisant notamment état des accidents survenus durant la première quinzaine du mois d’avril. Il est essentiel pour développer une navigation facile et sûre, avec le moins de dépenses possibles, de s’adjoindre les compétences de marins expérimentés et de ne pas compter uniquement sur le personnel administratif.

 

5 lettres au commandant Mouchez (ensemble 16 pages in-4 ou in-8). Alexandrie 7 mars 1870 : compte rendu du capitaine du paquebot L’Hoogly ayant effectué la traversée de Suez à Port-Saïd. Alexandrie 29 mars 1870 : exposé d’un projet de création d’un bureau de renseignements et d’une école de pilotage afin d’améliorer le trafic sur le canal. Alexandrie 19 avril 1870 : envoi d’instructions pour la Creuse, un des navires sur lequel Mouchez doit naviguer. Aden 4 mai 1870 : exposé de la situation d’un éventuel établissement français à Cheikh-Saïd par l’agent consulaire Charles Guarmani. Le Vésinet, 22 mai 1870 : lettre du frère cadet de l’amiral, l’ingénieur Frédéric Mouchez, donnant ses résultats d’analyse d’un échantillon de roche, qui s’est révélé être du silicate et non du charbon.

 

4 documents manuscrits ou lithographiés.

- Rapport du capitaine A. Guiraud commandant le navire à voiles Ville d’Aigues-Mortes relatif à son voyage de Marseille aux îles Seychelles par l’isthme de Suez. Mahé 8 février 1870 (6 pages in-4).

- Rapport du capitaine Vidal, commandant la corvette la Levrette. Aden 6 mars 1869. Exposé des transactions pour une implantation française à Scheik-Saïd entre des compagnies commerciales et le sheik Ali Tabatt Dourein (5 pages petit in-folio).

- Notes sur un projet d’établissement maritime et commercial à Bal-el-Mandeb. Mémoire sur les avantages d’une implantation française dans la baie de Scheik-Saïd en vue de développer le commerce vers l’Inde et la Chine (7 pages lithographiées, petit in-folio, avec note au crayon bleu et croquis, au crayon, au verso du dernier feuillet).

- Liste d’une centaine de navires, avec nom, type (à voiles ou à vapeur), nationalité et tonnage (1 page ½ in-folio).

 

La tentative d’établir un comptoir français à Scheik-Saïd ne dura guère. Les négociants français qui étaient parvenus à acquérir des terres sollicitèrent en vain le soutien financier et politique du gouvernement français et se trouvèrent en butte à l'hostilité des Turcs autant qu’à l’influence anglaise dans la région.

"En fait, la France avait, depuis 1862, acquis le territoire d'Obock dont les avantages étaient très supérieurs à tous points de vue à ceux de Cheikh-Saïd. Dès 1881, plusieurs sociétés commerciales françaises s'y étaient installées et, quelques années plus tard, en 1884, le gouvernement français en prenait officiellement possession, tandis que divers traités avec les chefs coutumiers de la côte permettaient de fonder Djibouti, dont les avantages géographiques et stratégiques n'étaient plus à démontrer. L'essor prodigieux de cette ville, dû à la construction du chemin de fer franco-éthiopien et à celle d'un port moderne, éclipsa complètement Cheikh-Saïd qui, n'ayant jamais été officiellement occupé par la France, ne resta qu'une entreprise commerciale sans lendemain (Henri Labrousse, "les négociants marseillais à Scheik-Saïd" in Bulletin du Pount, 1967, vol. 3).

 

Quant au canal de Suez, si la France conserva un certain temps un rôle technique et symbolique, la domination du Royaume-Uni sur sa gestion s’accrut rapidement et se fit complète lors de l’occupation britannique de l’Égypte en 1882.

Collection Philippe Zoummeroff (vente 20 avril 2005, lot 45).

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