
XXe siècle (lots 58 à 98)
2 lettres autographes signées, dont une à son amant Louis Gérardin, un cahier autographe avec brouillons de chansons et une photographie avec envoi.
Lot closes
November 20, 11:23 AM GMT
Estimate
3,000 - 5,000 EUR
Starting Bid
3,000 EUR
We may charge or debit your saved payment method subject to the terms set out in our Conditions of Business for Buyers.
Read more.Lot Details
Description
Piaf, Édith
Belle lettre d'amour à Toto Gérardin.
Paris 13 avril [1952].
[Avec :] une autre lettre, un manuscrit autographe et une photographie dédicacée.
1949-1962.
Superbe lettre d'amour au coureur cycliste avec lequel Piaf eut une liaison de quelques mois.
4 pages in-4 (270 x 210 mm). Signée "Ton petit bout" ; enveloppe à l’adresse de M. Nicolas chez Mme Alice Colin à Vaucouleurs.
"Mon petit ange que j’adore […] mon amour, mon amour, plus je vais et plus je t’aime, c’est toi qui m’as envoutée, et tu as bougrement bien fait car c’est merveilleux ! Oui c’est merveilleux d’aimer au point de vivre pour un coup de téléphone ! Tu m’as peut être fait beaucoup de peine ; mais tu m’apporte aussi de bien grandes joies ! Tout en toi me plait ; je ne suis pas arrivée à trouver la note discordante, tu es beau de partout, je t’aime comme tu es, avec tes défauts qui pour moi deviennent des qualités !". Piaf évoque son espoir d’être sa femme devant Dieu, décrit son projet d’acheter un terrain et de faire bâtir leur maison, lui promettant de lui envoyer tout l’argent qu’elle gagnera durant ses tournées, ne souhaitant que le servir et être dominée par lui, "te cajoler être à tes pieds et faire l’amour jusqu’à en être presque morte, anéantie par toi, faire l’amour encore mieux, ne plus avoir aucune pudeur, m’abandonner complètement au désir, ne plus être sur cette terre, être si fatiguée que je n’aurai même plus la force de te dire ‘je t’aime’ […] Oh tes yeux quand tu fais l’amour… et ta peau… et ta voix… rien que d’y penser j’ai l’impression que j’y suis et c’est bon !!!"
(Transcription complète, infra).
Gérardin avait mis fin à cette aventure dès le mois de février 1952, mais Piaf continua à lui écrire des lettres passionnées auxquelles il semble n’avoir jamais répondu. La chanteuse finira par se détacher de lui, épousant le 29 juillet 1952 le chanteur Jacques Pills.
[On joint :]
PIAF, Édith.
Lettre autographe signée à Walter Wintchell, spécialiste du journalisme à sensation. New York 31 octobre 1949. Trois jours après la mort du boxeur Marcel Cerdan dans un accident d’avion.
1 page ½ in-8 (195 x150 mm) sur papier pelure, signée "Édith Piaf" ; enveloppe à l’adresse de Wintchell au Daily Mirror.
"Je ne vous cache rien, vous savez l’immense chagrin qui m’envahie et votre article me fait du bien, il aurait été si heureux de le lire. Merci pour lui merci pour moi. Il y a dans la vie des douleurs inexprimables et la mienne est de celle là, mais je sais que vous me comprenez !".
Cahier manuscrit autographe datant des toutes dernières années de Piaf. 9 pages dans un cahier d’écolier petit in-4 (215 x 170 mm), 6 feuillets d'une autre main et quelques autres restés vierges.
Présentant plusieurs lignes d’une autre main (celle de son amie et secrétaire Ginette Richer ?), ce manuscrit, couvert d’une écriture irrégulière due aux problèmes de santé de Piaf, se compose de listes de chansons, avec quelques variantes et certains titres biffés (en vue d’un enregistrement ou d’un programme de concert) et l’on retrouve la plupart de celles qui furent enregistrées dans les années 1960 : Roulez tambours, Monsieur Incognito, Le Droit d’aimer, Le Billard électrique, Non je ne regrette rien, Milord ou À quoi ça sert l’amour ? avec un fragment (dicté) présentant des variantes de cette dernière chanson (enregistrée et créée en duo avec Theo Sarapo en juin 1962). On relève également 5 lignes pour L’Homme de Berlin et un brouillon inédit d’une chanson inachevée : "Figée devant le téléphone, moi j'attendrai, moi j'attendrai, mais personne n'appellerai".
Photographie signée, avec apostille autographe signée. Reproduction d’un portrait promotionnel du studio Maurice Seymour pour Columbia (245 x 175 mm), dédicacé "Cordialement / Édith Piaf".
Au verso, au feutre bleu : "Édith Piaf et Theo Sarapo ont la joie d'annoncer aux lecteurs de France-Dimanche, leur mariage pour le 9 octobre 62". Theo Lamboukas, son cadet de 20 ans qu’elle rebaptisa Sarapo ("Je t’aime", en grec), fut le dernier amour de la chanteuse.
Transcription de la lettre de Piaf à Toto Gérardin.
"Mon petit ange que j’adore
Tu viens de raccrocher et tu vois, je t’écris tout de suite ! Je suis heureuse dès que j’entends ta voix… mon amour, mon amour, plus je vais et plus je t’aime, c’est toi qui m’as envoutée, et tu as bougrement bien fait car c’est merveilleux ! Oui c’est merveilleux d’aimer au point de vivre pour un coup de téléphone ! Tu m’as peut être fait beaucoup de peine ; mais tu m’apporte aussi de bien grandes joies ! Tout en toi me plait ; je ne suis pas arrivée à trouver la note discordante, tu es beau de partout, je t’aime comme tu es, avec tes défauts qui pour moi deviennent des qualités ! Aussi mon petit ange, ne te tracasses plus pour moi, fais selon ton cœur, il n’est pas possible que je ne te gagne pas un jour ! Dieu me met à l’épreuve mais je saurai être digne de mon amour en t’attendant de toutes mes forces ! Je vais tout te préparer, il faut que tout sois mieux y compris moi. Je vais travailler dur pour te faire la plus jolie maison ; ou le bonheur sera le décorateur ! Et puis, si je n’ai pas gagné la partie, c’est que je ne te mérite pas ! Je serais tellement heureuse si je t’avais que c’est peut être un trop grand bonheur pour moi. J’ignore ce qu’est le paradis mais pour moi, il ne peut y avoir de plus grand bonheur que celui d’être ta femme devant Dieu ! Donc mon grand, ne fais rien pour le moment, cesse de te tourmenter, reste avec Bichette [Alice Gérardin] et je me contenterai de ce que tu voudras bien me donner ! N’ai-je pas déjà énormément en sachant que tu m’aimes, que tu ne veux pas me perdre, que tu es bien quand tu es avec moi ! Oh si mon amour, j’ai déjà beaucoup en occupant une place dans ton cœur chéri, enferme moi bien dedans, sois égoïste avec moi, c’est la seule façon pour moi d’être heureuse. Sois très exigeant, les larmes que tu me fais verser, je t’en remercie, tout ce qui vient de toi est bien ; je veux être entièrement sous ta domination, je t’en suplie [sic] mon adoré, sois affreusement égoïste avec moi. Fais comme ci rien ne c’était passé, demande tout et sois heureux mon bel amour ! Je vais acheter un terrain et pendant que je serai en Amérique, tu t’occuperas de la construction de la maison qui sera peut-être la tienne un jour si Dieu m’accorde la grande grâce de t’avoir a moi complètement. Ainsi, tout doucement tu prendras l’habitude de cette maison et tu ne te sentiras pas dépaysé si tu y viens un jour ! Moi, j’aurais fait la grande tournée que je dois faire et j’arrangerai ma vie pour la régler entièrement sur la tienne, j’aurais peut-être ainsi le droit de t’avoir. Peut être aussi, pourras tu t’organiser pour me donner quelques jours en entier de temps en temps ! Le travail que tu vas choisir te permettras peut être de te déplacer et nous serons ensemble pendant quelques jours, et je serai la femme la plus heureuse du monde ! Nous nous cacherons bien pour que tu n’es jamais d’ennuis chez toi et nous aurons encore de grands moments de joies ! Et puis au fonds, je me rends compte que ma vie n’est pas suffisamment réglée pour te recevoir, je réalise tous les efforts qu’il faudra pour mettre tout en ordre ; mais fais fais [sic] moi confiance, je travaille pour ça ! Je veux te savoir heureux, si l’un de nous deux dois souffrir, je veux que ce soit moi ! Quand je serai en Amérique, je t’enverrai tout ce que je gagnerai, et tu placeras cet argent pour nous deux plus tard, pour monter une belle affaire ce qui me permettra enfin de prendre du repos près de l’homme que j’aime ! Je suis sûre que c’est mon amour qui gagnera ; je t’aime trop complètement pour ne pas t’avoir un jour ! Donc, mon petit bonhomme que j’adore dors tranquille, j’ai confiance en toi et je sais que tu ne peux rien faire d’injuste, s’il y a faute, c’est sûrement de mon côté que ça pêche ! Je voudrais pouvoir partir quelques jours seule avec toi, quelque part ou je t’aurais complètement vingt quatre heures sur vingt quatre, la séparation serait douloureuse mais quelle douleur merveilleuse, de ces heures passées avec toi, je voudrais te servir, te cajoler être à tes pieds et faire l’amour jusqu’à en être presque morte, anéantie par toi, faire l’amour encore mieux, ne plus avoir aucune pudeur, m’abandonner complètement au désir, ne plus être sur cette terre, être si fatiguée que je n’aurai même plus la force de te dire "je t’aime". Oui, voila ce que je voudrais avant de partir en Amérique, être si épuisée, si remplie d’amour, que je ne puisse plus faire l’amour pendant des mois et attendre le retour merveilleux pour être a nouveau a toi comme une chienne ! Oh tes yeux quand tu fais l’amour… et ta peau… et ta voix… rien que d’y penser j’ai l’impression que j’y suis et c’est bon !!! M’amour revient vite, que je te touche bien partout ; que je sente la chaleur de ton corp [sic], que tes mains me carressent [sic] et que je perde toute ma dignité ! Voila mon grand bonhomme que j’adore, écrase moi fort dans tes bras et bien contre toi, prends moi doucement, longtemps, tendrement et sauvagement ! Ton petit bout".
You May Also Like