View full screen - View 1 of Lot 246. Récit par le lieutenant de hussards, Ernest Caternault, ayant participé à l'Expédition du Mexique en 1864-1865. Manuscrit autographe..

Amériques (lots 196 à 249)

[Mexique]

Récit par le lieutenant de hussards, Ernest Caternault, ayant participé à l'Expédition du Mexique en 1864-1865. Manuscrit autographe.

Lot closes

November 20, 03:26 PM GMT

Estimate

2,000 - 3,000 EUR

Starting Bid

1,000 EUR

We may charge or debit your saved payment method subject to the terms set out in our Conditions of Business for Buyers.

Read more.

Lot Details

Description

[Mexique]. Ernest Caternault.

[Expédition du Mexique]. Manuscrit autographe.

[Vers 1865 ou peu après].

 

266 pages à l’encre violette sur papier ligné en un volume petit in-8 (185 x 125 mm). Demi-maroquin brun à coins, dos à nerfs orné, tête dorée (Reliure de l’époque).

 

Récit d'un officier de hussards ayant participé à l’expédition du Mexique en 1864-1865.

 

Rédigé postérieurement aux événements relatés, d’une grande écriture lancée, ce manuscrit donne à lire toutes les étapes d'une campagne menée par Ernest Caternault, sous-lieutenant puis lieutenant au 5e régiment de hussards, de son départ de France le 25 janvier 1864 jusqu’au 5 mars 1865, à Mexico.


Il est autant question de la vie militaire, des affrontements avec des guérilleros mexicains ou des régions traversées que de réflexions sur une guerre que le scripteur juge impopulaire, ruineuse, et poursuivie dans un but qu’il ignore et qui l’indiffère. Caternault commente le climat politique (il se dit partisan d’un gouvernement parlementaire), les habitudes des mexicains conservateurs (qui n’aspirent qu’à vivre tranquillement derrière leurs fenêtres grillagées, monter à cheval, fumer des cigarettes, écouter leur femme et leurs filles jouer du pianoe...) ou encore livre ses impressions sur l’amour et les femmes ("s'oublier dans les beaux yeux qui font rêver. Tout cela n'existe pas pour nous, il faut vivre ici, là, toujours seul, toujours indifférent").

 

Après deux escales, à Madère et en Martinique, et le passage du tropique, le 5e régiment de hussards débarque à Vera Cruz le 9 mars 1864, Caternault comprenant rapidement que les troupes françaises sont beaucoup moins bien avancées que ne le dit la presse officielle. L'escadron prend la route pour rejoindre Mexico, faisant plusieurs haltes dont une à Orizaba où est donné un Te Deum en l’honneur de l’archiduc Maximilien, devenu empereur du Mexique.

Parmi les différentes altercations entre Français et républicains mexicains auxquelles le régiment prend part, on relève le curieux récit d’une embuscade non loin d’Oaxaca (sous le contrôle du général Porfirio Diaz), Caternault – s’étant promis de ne plus tuer personnellement depuis les horreurs qu'il a vues en Afrique – poursuit ses adversaires, en agitant son sabre et en criant "la muerte, la muerte". Durant les mois d’été, il est chargé avec ses hommes d’accompagner les déplacements de l’empereur et de l’impératrice lors d'une grande tournée de villes mexicaines, dont Salamanca, Irapuato, San Miguel de Allende, Guanajuato ou León. S’il loue les grandes et nombreuses qualités personnelles du nouvel empereur, l’auteur n’en ironise pas moins sur ses contradictions politiques, décrivant ce souverain étranger, entouré de baïonnettes étrangères mais capable de prononcer un discours élogieux sur le héros de l’indépendance mexicaine, au son de canons mexicains tirés par des artilleurs étrangers !

Le récit de ces semaines passées à suivre l’empereur sont également le prétexte à des considérations sur l’histoire du Mexique, sur la lutte pour l’indépendance mais aussi sur la civilisation aztèque, "lorsque les indiens ramassaient l’or et l’argent à la main à la surface du sol", l’avidité barbare de la domination espagnole ou encore les exploitations minières.


À la fin de l’année 1864, Caternault est envoyé à Toluca pour défendre la ville contre les hommes de Romero, le représentant de Juárez.

Nommé chevalier de la légion d’honneur le 30 décembre 1864 par le général Bazaine lui-même, il est chargé ensuite de soutenir le colonel mexicain de La Péna menacé par la révolte de Frangasco.

Le 2 mars, il est nommé capitaine instructeur et quelques jours plus tard, son escadron reçoit l'ordre de retourner en France.

 

Si le manuscrit n'est pas signé, les éléments qui y sont fournis permettent d'identifier son auteur. Natif de Cholet, Ernest Caternault (1829-1869) s’était engagé volontairement en 1848. Nommé sous-lieutenant au 5e régiments de hussards en 1855, il servit en Algérie jusqu'en 1859 puis en Italie et durant la guerre de Crimée. Il fut fait chevalier de la Légion d’honneur le 30 décembre 1864 pour sa participation au combat d’Etla le 18 décembre, le décret de sa nomination indiquant seize ans de service effectif et sept campagnes, et précisant qu'il avait déjà été proposé pour fait de guerre au combat de Cocuite [sur la rive droite du Rio Blanco, au mois de juillet précédent].

M. de Castillon de Saint-Victor. Historique du 5e régiment de Hussards. Paris, Lobert et Person, 1889.

You May Also Like