Saint-Exupéry, Antoine de

Saint-Exupéry, Antoine de

Vol de nuit.

Paris, Éditions de la Nouvelle Revue française, 1931.

In-12 (182 x 117 mm). Cartonnage rouge à la Bradel, dos lisse orné de filets dorés et du titre doré, couverture et dos (A. Lavaux).

Très précieux envoi à Roland Dorgelès associant deux écrivains et aviateurs héroïques. L'un, vaillant combattant pendant la Première guerre mondiale ; l'autre, héros de la Seconde.

Édition originale préfacée par André Gide.

Un des 30 exemplaires d'auteur hors commerce sur vélin pur fil Lafuma-Navarre.

Exemplaire enrichi d'un envoi autographe signé à l'encre sur le faux-titre :

"Pour Monsieur Roland Dorgelès,

ce livre sur une autre guerre

dans l'espoir de prouver

que ma génération – et celle de mes

camarades – n'a pas moins

de sang que la sienne.

Respectueusement.

Antoine de Saint-Exupéry."

Publié en 1931 et récompensé par le prix Femina, Vol de nuit est le second livre publié par Saint-Exupéry, après Courrier sud (1929). Il y retrace l’épopée héroïque des pilotes de l’aéropostale, qui, au mépris de tout danger, traversaient de nuit la cordillère des Andes. Animés par le sens du devoir, le sacrifice et la volonté d’accomplir leur mission, ces aviateurs rappellent les soldats de la Grande Guerre. C'est tout le sens de ce bel envoi à Roland Dorgelès (1885-1973), l'auteur des Croix de bois (1919), un des grands romans sur la Première guerre mondiale, élève-pilote en 1915. Saint-Exupéry évoque ici leur expérience commune et suggère, non sans fierté, que sa génération (ils ont quinze ans d'écart) "n'a pas moins de sang que la sienne".

On y perçoit comme une forme de regret de n’avoir pas participé à la Première guerre mondiale, ainsi qu'une préfiguration de son engagement futur dans la Seconde.

Roland Dorgelès tenait Vol de nuit pour un chef-d'œuvre et s'efforça de convaincre ses collègues du jury Goncourt de lui attribuer le prix. Mais le prix Femina lui ayant déjà été décerné, ce fut impossible. Cependant, cet ouvrage s'est révélé bien plus marquant et célèbre que nombre de lauréats du Goncourt, dont les noms se sont, au fil du temps, perdus dans les limbes.