[Louis XIV dauphin] – Saint Augustin

[Louis XIV dauphin] – Saint Augustin

Constitutiones Fratrum eremitarum discalceatorum. [Relié à la suite :] Liber caeremoniarum fratrum discalceatorum.

Lyon, Veuve Rigaud, 1642 et Guichard Jullieron, 1642.

Deux ouvrages en un volume in-8 (170 x 101 mm). Maroquin brun, filets dorés et au pointillé en encadrement, semé de lis et dauphins alternés dans un treillage de losanges au pointillé, dos lisse orné de même, tranches dorées, fermoirs (Reliure lyonnaise de l’époque).

Précieux exemplaire du dauphin futur Louis XIV : provenance d’une insigne rareté.

Recueil réunissant les constitutions et les livres de cérémonies des frères Dechaux de l’ordre de Saint-Augustin.

Lettrines et bandeaux gravés sur bois.

On ne connaît, à ce jour, que deux autres reliures exécutées pour le tout jeune dauphin présentant ce même décor de semé. L’une sur La Mothe Le Vayer, De l’instruction de Monseigneur le Dauphin, 1640 (provenant des bibliothèques du comte de Béarn I, 1920, n° 98, de Cortland F. Bishop, 1948, n° 63 et de Kettaneh, 1980, n° 105), l’autre conservée à la bibliothèque Mazarine, recouvrant Les Éloges de nos rois et des enfants de France d’Hilarion de Coste, 1643 (Pierre Gasnault, Reliures à décor de semé dans les collections de la Bibliothèque Mazarine, 1982, n° 47).

Cet ouvrage témoigne de l’âge d’or de la reliure lyonnaise pendant la première moitié du XVII^e siècle et dont quelques exemples remarquables sont conservés à la Bibliothèque vaticane (Legature papali, 1977, n° 205 ; I. de Conihout, Reliures italiennes et françaises exécutées pour les Barberini, de 1623 à 1644, dans Barberini e la cultura Barberini e la cultura europea del Seicento, Rome, De Luca, 2006, p. 469-480).

L'ouvrage fit partie de la bibliothèque des Carmes déchaussés de Lyon. Cet ordre religieux jouissait de la protection de Louis XIII, qui avait patronné la construction de leur église parisienne, Notre-Dame-des-Victoires, commémorant la victoire de La Rochelle. C’est par les révélations du frère Fiacre, desservant de cette église, que la reine Anne d’Autriche, après des années de stérilité, apprit "que son souhait serait exaucé si elle faisait trois neuvaines à la Vierge Marie" (J. Dupuis, Frère Fiacre de Sainte-Marguerite, "prieur des rois", Paris, 1939). Le dauphin naquit l’année suivante.