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Dubuffet, Jean

9 lettres à Maurice Saillet, autographes ou tapuscrites, 1953-1966. Avec un ensemble de lettres ou de documents concernant le Collège de 'Pataphysique.

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June 19, 01:28 PM GMT

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3,000 - 5,000 EUR

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Lot Details

Description

Dubuffet, Jean

Correspondance à Maurice Saillet (9 lettres dont 5 autographes et 4 tapuscrites, signées).

1953-1966.

 

9 pages in-4 ou in-8 (270 x 210 à 105 x 150 mm), dont une carte postale avec adresse, 4 enveloppes.

 

Correspondance à Maurice Saillet, associé d’Adrienne Monnier, cofondateur avec Maurice Nadeau de la revue Les Lettres Nouvelles

 

Avec un intéressant ensemble relatif au Collège de ’Pataphysique, dont Dubuffet comme Saillet firent partie en tant que Satrapes.

 

Paris dimanche 25 janvier 1953. "Je ne savais pas du tout que Paulhan m'avait cité parmi les jeunes génies de la NRF (sans prendre mon avis) ; or je n'aspire pas à être ni jeune, ni génie, ni de la NRF. De la fausse monnaie tout cela ; rien qui m'excite !". Il se dit prêt cependant à soumettre éventuellement quelque chose pour Les Lettres Nouvelles, "Mais pour l'heure, je n'ai rien de cette sorte en tête, je suis complètement absorbé par mes travaux de peinture et n'écrit jamais une ligne".


Paris dimanche 12 juillet 1953. Lettre relative à la parution de sa monographie par Georges Limbour, qui doit être tirée à 2 000 exemplaires dont 1 000 pour une édition américaine. Dubuffet se demande si Mme Sylvia Beach accepterait de le rencontrer et de se charger de la traduction du texte de Limbour et des quelques notes qu’il a lui-même rédigées. Une note manuscrite, au crayon, indique Sylvia Beach "n’y tient pas" et qu’elle est en vacances jusqu’à la Saint-Glinglin…


Paris 7 janvier 1958. À propos du futur banquet organisé pour célébrer la nomination de Dubuffet au grade de Grand Officieux de l’Ordre de la Grande Gidouille. Dubuffet demande à Saillet d’être son médiateur et de l’aider à savoir qui sera présent "grimé ou masqué, j'imagine, à moins que les célébrants se révèlent, l’heure venue, de présence si incorporelle que je me trouverai seul devant les douze couverts dressés, obligé d'ingérer les douze douzaines d'huîtres sous les yeux étonnés des maîtres d'hôtel. Je m’apprête à cela". Bien qu’abonné aux Cahiers du Collège de ’Pataphysique depuis 1954, Dubuffet n’entretenait pas encore de relations particulières avec les pataphysiciens. Devenu Satrape, il sera élu Unique Électeur en 1965 pour désigner le Vice-Curateur devant succéder au baron Mollet, mais démissionnera quelques mois plus tard (voir pièces jointes, infra).


Paris lundi 13 janvier [1958]. "Hier soir, une communication de la Confrérie de Pataphysique m'a été faite par le moyen (cher à Jeanne d’Arc) d'une Voix. Un projet de cérémonie, lié à un mangement, semble en voie de prendre corps. Douze huîtres - ou vingt quatre – bailleront d'impatience – moi aussi – à vous attendre. Les Conjurés aussi. […] Vous serez là encore mon médiateur sur ces terres étranges et tout à fait inconnues que sont pour moi celles de cette compagnie". Il lui propose auparavant de se rencontrer afin de le réconforter, de l'encourager, de le mettre en garde, éventuellement !


– [Paris] 24 clinamen LXXXVII [15 avril 1960]. Invitation à une petite agape à la Closerie des Lilas pour fêter la parution du Dossier du Cosmorama [Dossier du Collège de ’Pataphysique, n° 10-11]. Dubuffet accompagne sa signature d’une petite gidouille.


– [Vence, 18 août 1960]. Carte postale illustrée d’un dessin de Dubuffet ("La Côte d’Azur pittoresque. Mère et enfant dans les jardins du Casino"), débutant par deux lignes de la main de Latis [Emmanuel Peillet], et de la main de Dubuffet : "Du soleil embrasé par sa joyeuse gravitation dans l'orbite de la saine doctrine. Jean Dubuffet, Satrape".


Paris 15 juillet 1962. "Je vous dois quelques bien bonnes soirées occupées à lire les Ubus et annexes. […] Pas seulement quelques soirées, mais une durable saison [...] Tout est bien plaisant et savoureux dans ce livre fait avec tant de soin et d'adresse".


Le Touquet lundi 13 septembre [1965]. Après un séjour charmant chez Saillet. "J'ai là compris auprès de vous où est la vie, le vrai accord, et mesuré de quelle distance mon propre abominable vœu de négation et d’errance m’ont irrémédiablement éloigné. Il paraît qu'il y a des festivités mondaines de la ’Pataphysique ces jours à Paris et qu'elles ont été aménagées de telle façon que nous ne nous y rencontrerons pas, ce que je déplore fort. Je salue votre Satrapique Culminante Incandescence avec tous les égards dus et aussi bonne amitié". Avec notes marginales (d’une autre main) indiquant des dates de déjeuner ayant eu lieu avec Dubuffet, Peillet et Saillet.


Paris lundi 3 janvier [1966]. Vœux de nouvelle année et proposition de déjeuner en compagnie du poète Paul Valet au restaurant Rougeot, "qui est si cocasse", fixant leur rendez-vous au siège de l’Art Brut, rue de Sèvres. 

 

[On joint :]

DUBUFFET, Jean. ─ Lettre dactylographiée signée à Raymond Queneau (signature ornée d’une gidouille). [Paris], 24 clinamen LXXXVII [15 avril 1960]. Invitation à une petite agape à la Closerie des Lilas pour fêter la parution du Dossier du Cosmorama (lettre identique à celle à Maurice Saillet, voir supra). ─ Doubles de 5 lettres dactylographiées adressées soit à Maurice Saillet soit à Emmanuel Peillet (sous les pseudonymes de Latis et d’Opach), octobre-novembre 1965, relative à sa démission du Collège, prônant la "’Pataphysique éclatée" tout en souhaitant rester abonné à la revue et aux publications du Collège en tant qu’individu indépendant, libéré de toute obligation à l'égard de quiconque : 3 lettres à Latis 12 vendémiaire 1965, jeudi 28 octobre 1965 et 3 novembre 1965 (la première en double exemplaire avec apostille autographe : "Copie pour le citoyen Raymond Queneau" et "Copie pour le citoyen Maurice Saillet" et celle du 3 novembre avec un dessin le représentant assis sur la queue d’une comète ; 1 lettre à Opach, 12 vendémiaire 1965 (en double exemplaire avec apostille autographe: "Copie pour le citoyen Raymond Queneau" et "Copie pour le citoyen Maurice Saillet") ; 1 lettre à Saillet, 4 novembre 1965 (abandonnons vendémiaire qui semble vous fâcher), avec brouillon autographe de la réponse de Saillet à Dubuffet). ─ Double d’une lettre en écriture phonétique fantaisiste adressée à "Cher pov Zéfan" signée "elsatrap".


PEILLET, Emmanuel. 4 lettres ou billets à Maurice Saillet [janvier 1958 et août 1965]. ─ Lettre autographe signée "E", proposant de remplacer Sainmont [un de ses nombreux pseudonymes], lors du prochain banquet Dubuffet non pas par le Révérend Pédagogue [un autre de ses pseudonymes] mais par le pro-dataire Nautil (avec note autographe ornée du timbre humide dudit Nautil). ─ Lettre autographe signée "Votre affectionné céphalopode", évoquant une possible participation de Dubuffet à une publication du Collège. ─ Lettre signée "N", avec apostille autographe, concernant la nomination de Dubuffet "au grade Ubiconorable de Grand Officieux de l'Ordre de la Grande Gidouille". ─ Billet autographe signé "Nautil", relatif au dîner Dubuffet qui doit avoir lieu le 22 janvier. ─ Lettre dactylographiée, en partie autographe, signée "Latis" [14 août 1965], rendant compte du choix de Dubuffet comme Unique Électeur [pour désigner le Vice-Curateur du Collège qui doit succéder au baron Mollet].


Sur Maurice Saillet, voir aussi lots 13 (lettres d'Artaud), 140, 141 et 146 (éditions de Michaux avec envois à Saillet).