20 lettres, adressées à des journalistes, des galeristes et des amateurs d'art. 1944-1984.
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June 19, 01:03 PM GMT
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Description
Dubuffet, Jean
Important ensemble de 20 lettres signées, autographes ou dactylographiées, à des journalistes, galeristes et amateurs d'art.
1944-1984.
Intéressante correspondance à propos de ses travaux.
"Je tiens à maintenir ma position irréductible d’outsider".
Au directeur du journal collaborationniste Aujourdhui. Lettre signée, Paris 19 juillet 1944 (1 page in-8).
Réaction à un article de M. Gaston Diehl qui a sévèrement blâmé ses travaux de peinture. "Si M. Diehl ne connaissait pas mon âge exact, pourquoi en parler ? […] Mais ne rectifions pas. A quoi bon la vérité. La vérité ennuie. Ou plutôt si, insérons un rectificatif et mettons : cent quarante six. C’est un chiffre qui sonne bien, et qui a ce mérite : d’intéresser".
Au journaliste bordelais Jean-Maurice Bugat. Lettre signée, Paris 6 janvier 1951 (1 page in-4).
Il décline une proposition de collaborer à son journal qui réunit trop de romanciers primés et membres de jury, axés sur les milieux littéraires conventionnels et faux. "Je n’ai absolument rien de commun avec ces espèces de littérateurs là et l’art auquel ils aspirent n’a rien de commun avec l’art auquel j’aspire. Mais de toutes façons je veux, comme je vous l’ai dit, vivre obscur et retiré et me mêler le moins possible aux milieux intellectuels".
Au poète et critique suédois Ingemar Gustafson. 4 lettres autographes signées, Vence janvier-avril 1956 (1 page in-4 chaque).
Il le remercie de l’intérêt qu’il porte à ses travaux et de sa proposition de participer à une exposition de la galerie Colibri (à Malmö), mais il n’a rien à lui envoyer dans un délai aussi court. Il doit décliner aussi une demande à propos de lithographies, n’ayant pas d’atelier adéquat à Vence et de plus "Je ne sais pas faire des choses si vite. Il me faut toujours faire toutes sortes d’essais et d’exercices préalables".
À Silvain Monod. Lettre autographe signée. Vence 19 mai 1965 (1 page in-4, papier taché).
Il a bien reçu son volume des Pastiches "très attrayants et savoureux", la dédicace l’ayant fort touché.
À Rudy [Augustinci, directeur de la Galerie Rive Gauche]. Lettre autographe signée, [Paris] mardi 18 septembre [1956 ?] (1 page. in-4).
Il lui laisse, ainsi qu’à Georges Limbour, le soin de régler une affaire de publication et de choisir des photographies avec sa secrétaire Gabrielle Neumann. "L’essentiel pour moi est que je n’aie pas à m’en occuper car je n’ai pas le temps de le faire".
Au critique belge René Micha. 6 lettres signées dont 5 autographes et 1 tapuscrite, 1956 et sans date (6 pages in-8 ou in-4).
Il lui demande de lui renvoyer un article du Dr. Walter Morgenthaler sur Paul Klee, souhaite qu’il lui communique un article paru dans la NRF ("la nénéref") sur ses petites statues. Il décline ses propositions de nouvelles rencontres, étant très occupé et ayant déjà des connaissances à foison. "J’ai peu d’envie de rencontrer des gens de salons, porteurs de tabernacles littéraires. […] Les personnes dont la spécialité est la conversation sur l’art, j’aime mieux pas, les questions d’art, j’aime mieux les débattre seul en tête à tête avec mon boulot".
À M. de Vries, à Schiedam. Lettre signée, Vence 6 octobre 1958 (1 page in-4, en-tête L’Ubac).
Relative à la série de ses dessins à l’encre de Chine et au format carte postale. S’il ne fait plus depuis longtemps ce genre de menus travaux à l’encre ou à la gouache, son ami et galeriste Daniel Cordier pourrait peut-être satisfaire à la demande de son correspondant.
À Mme Gilles Guilbert. Lettre autographe signée. Paris 1er août 1967 (1 page in-4).
Il regrette de ne pouvoir la recevoir, elle et son mari, étant à Paris et ne souhaitant pas être à Vence durant l’été.
À Pierre Cabanne. 4 lettres signées, 3 autographes et 1 dactylographiée. Paris 1975-1984 (4 pages in-4, un en-tête Secrétariat de Jean Dubuffet).
Il le félicite et le remercie pour ses articles, éclairants, publiés dans Elle. Il lui demande pardon d’avoir oublié leur rencontre chez Joë Bousquet lors de son bref séjour à Carcassonne [en 1947] "motivé par cette très spéciale entreprise de faire son portrait (voire quelque chose de plus difficile, à savoir une effigie non immédiatement ressemblante, reconstituée à partir de l’oubli". Il parle de son travail en cours, "de grands assemblages que j’appelle ‘Théâtres de mémoire’", présentés à New York et à Cologne mais pas encore à Paris, et il cite deux références d’ouvrages ayant trait à la mémoire. Dans la dernière lettre, il justifie son abandon d’un projet de "livre d’art" imaginé par Mourlot, dont la forme aurait occulté la visée de ses travaux plutôt que de la souligner.